Magazines de mode dans un point de vente, Copenhague (2007)
La photographie de mode désigne un genre de la photographie de mode consacré aux vêtements et aux styles vestimentaires, parfois composés de pièces de haute couture, portées par des mannequins et réalisé par des photographes de mode.
Elle a pour origine la couture et le commerce, et de nos jours, bien qu’élevée au rang d’art, toujours majoritairement destinée à la vente de vêtements, de parfums et de produits de beauté. Elle est usitée principalement pour les magazines ou la publicité, où elle développe au cours des années sa propre esthétique par l’usage de techniques spécifiques, de lieux exotiques, ou d’accessoires.
Inséparable de l’impression papier pour sa diffusion, jusqu’à l’arrivée du numérique, l’histoire de cette discipline photographique se confond, au moins pour les premières décennies, avec les magazines de mode qui publient les séries de photographies de mode, ainsi qu’avec l’histoire des photographes de mode dont certains vont devenir célèbres, tels Irving Penn ou Richard Avedon. La photographie de mode entre aussi en parallèle avec l’histoire de l’illustration de mode, thème qui va progressivement décliner au fur-et-à-mesure des évolutions de celle-ci. Si le début de la photographie de mode moderne est attribuée symboliquement à 1911, c’est au milieu des années 1930 que celle-ci se répand, et après la Seconde Guerre mondiale que son heure de gloire va commencer.
De nos jours, ce genre photographique a quitté les seuls magazines de mode pour se voir diffuser dans de beaux-livres, des galeries d’art ou dans les musées.
La photographie de mode existe depuis les premiers jours de l’invention de la photographie, mais fait « figure de vulgaire intrusep 1 » face à l’illustration. En 1856, Adolphe Braun publie un livre contenant 288 photographies de Virginia Oldoini dit La Castiglione, qui a l’habitude de se faire photographier1. Elle devient le premier mannequin de mode et Braun est considéré comme le premier photographe de mode de l’histoire2. Mais hormis pour le portrait, la photographie ne peut supplanter la toute puissante illustrationp 1.
Au début du xxe siècle, la photographie commence à apparaitre dans les revuesc 1. Deux courants de photographie de mode se différencient : d’un côté, la photo réalisée en studio, le portrait, et de l’autre la photo prise en extérieur dans les endroits où la haute société se retrouve : les stations balnéaires, les champs de courses3, les restaurants ou clubsn 1… La photo en extérieur donnera un siècle plus tard, par déclinaison ou inspiration, la Photographie de mode de rue. La photographie de portrait subie l’influence de l’illustration : les premières photos sont composées de décors imitant les gravures de l’époque, avec des mannequins posant de façon statiquec 2, le plus souvent entourés de compositions florales surchargées. L’Art nouveau donne le tonp 2. Le but est de décrire aussi précisément que possible le vêtementc 3. Que ce soit avec une illustration ou une photographie, la couverture de l’ouvrage édité est prépondérante.
Les revues françaises Fémina et La Mode pratique sont précurseurs et publient des photographies dès le début du siècle. La dynastie des Frères Séeberger se lance dans la mode en photographiant des événements mondains qu’ils publieront sous le titre des Instantanés de Haute Moden 1.
Les années 1910
Lucien Vogel, qui sera propriétaire de la Gazette du Bon Ton et du Jardin des Modes, publie en avril 1911 l’article L’art de la robe dans Art et Décoration avec des photographies réalisées par Edward Steichenp 1 qui, s’éloignant de la simple illustration d’un sujet, sont « maintenant considérée comme la première prise de photographie de mode moderne4 ». Edward Steichen dira plus tard que c’était les « premières vraies photographies de mode que l’on ait jamais réaliséesp 3 » En 1923, Edward Steichen deviendra le « photographe en chef » des éditions Condé Nasts 1, Vogue et Vanity Fair.
Collection d’Art Goût au Museu del Disseny à Barcelone
La presse de mode est en plein développement dans ces années là. Apparaissent les titres Women’s Wear Daily en 1910, Modes et manières d’aujourd’hui et Le Journal des dames et des modes en 1912, le British Vogue quatre ans plus tard, La Guirlande des mois l’année d’aprèsc 4.
Avant la Première Guerre mondiale, Adolf de Meyer réalise des portraits, doux et romantiques : il collabore avec Condé Montrose Nast(en) qui vient de racheter Vogue et souhaite en faire le premier magazine de mode, en s’entourant des meilleurs illustrateurs et photographess 2. La photographie de mode, montrant de façon statique les vêtements, prend de plus en plus d’importance en quelques années dans les revues, et commence à supplanter les dessins et gravuresn 1
Après la Guerre, de nombreux titres de presse féminine sont créés à leur tour : Falbalas et fanfreluches en 1920, L’Officiel de la couture et de la mode de Paris l’année suivante et qui dès septembre fait une couverture avec la photographie en noir et blanc d’une robe de Jean Patounote 1, Art, goût, beauté et Styl, en Allemagne, encore un an après, suivi de Vogue Paris en 1923c 4, qui possède son propre studio pour réaliser les photoss 3. L’industrie des cosmétiques est en pleine explosion, et avec elle, la publicité : dans les magazines, les produits sont couplés avec l’image d’une comédienne, d’une femme du monde, ou celle d’une vedette de cinémac 5. Edna Woolman Chase rédactrice en chef du Vogue américain et Condé Montrose Nast son propriétaire, voulant montrer la mode de façon détaillée et non pas seulement artistique, s’éloignent de l’illustrationc 6. Malgré tout à cette époque, la logistique pour prendre une photo de mode reste difficiles 4,s 3, et l’illustration domine encore, d’autant plus les couvertures ; ces couvertures des magazines ne reflètent plus seulement le vêtement, mais également les tendances artistiques de l’époques 5
Entre les années 1920 et 1930, George Hoyningen-Huene, alors chez Vogue Paris, rencontre le jeune étudiant allemand Horst P. Horst puis Cecil Beatons 1 lié au British Vogue. À eux trois, ils transforment la photographie de mode en un genre artistique, comme le fait Man Ray à Paris au même moment. L’esthétique de la photographie de mode véhicule alors un idéal féminin, et vers la fin de la décennie, les stars hollywoodiennes des années 1930 influencent l’aspect glamour de la photographie de modes 3. Certains photographes, pourtant peu habitués au domaine de la mode, réalisent des séries de photos à la demande des magazines à cause de leur point de vue artistique et leur vision de la femme plus modernep 2. À cette époque, la plupart des maisons de couture ont leur propres mannequins, le balbutiement des agences débutera après la Seconde Guerre mondiales 6.
Dès le début des années 1930, la photographie s’impose peu à peu au détriment de l’illustrationc 6, cette dernière étant un instrument commercial moins puissantp 4. Vogue et Harper’s Bazaar sont en concurrence directe et acharnée.
Carmel Snow, qui a fait ses armes au Vogue américain les années précédentes, entre à Harper’s Bazaar en 1932. Depuis longtemps, l’illustrateur Erté, qui sera en contrat de 1915 à 1938 avec ce magazinec 4, réalise les couvertures. Snow souhaite remplacer les illustrations vieillissante d’Erté par des photographies5. Elle fait venir la spécialiste du portrait Louise Dahl-Wolfe, Lisette Model6 ou Erwin Blumenfeld7,8.
La première couverture en couleurs est publiée par Vogue en juillet 1932 : la photographie d’une femme en maillot de bain, prise par Edward Steichenc 6. Les années suivantes, les études de la maison d’édition Condé Nast montreront que les magazines avec des photos en couverture se vendent mieuxc 6. En 1936, après avoir travaillé un temps pour des magazines de mode allemands, Martin Munkácsi débute à New York ; il va moderniser le domaine de la photographie de mode et sera une référence pour de nombreux photographes. Le prolifique John Rawlings(en)9 impose son style posé, minimaliste et luxueux.
Marie Claire parait en 1937 pour la première fois. Avant la Guerre, l’illustration, bien que toujours très présente, a sensiblement disparu au profit de la photographiec 2.
À la sortie de la Guerre, la mode reprend une activité mondiale et Paris sa place de capitale. En 1947, le nouveau couturier Christian Dior révolutionne la haute couture. Tous les grands photographes de l’époque vont accompagner sa carrière : Brassaï, qui pourtant n’affectionnait pas tant que ça la photographie de mode, est là dès le débutd 1, Henri Cartier-Bresson, Louise Dahl-Wolfe toujours pour le Harper’s Bazaar, Cecil Beatond 2… Constantin Joffé alterne mode, portraits, vie quotidienne pour Vogue. L’avion rend accessible des endroits éloignés, les photographes voyagent plus facilement. L’américain et parisien Henry Clarke, qui travaille pour trois éditions de Vogue, française tout d’abord, puis britannique et américaine, réalise des séries de photos de mode prises dans des endroits exotiques, et pouvant aller jusqu’à des publications de 20 pages10. Le photographe Guy Bourdin, débutant, est encouragé par Michel de Brunhoff et présenté au tout jeune Yves Saint-Laurents 7 ; Bourdin est publié pour la première fois dans un magazine en 1955 et ce pour les trente années suivantesn 2.
Le budget des magazines de mode destiné à la photographie augmente de plus en plus. L’illustration, bien que toujours présente, perd encore de la place. Seuls quelques illustrateur de mode, dont René Gruau, sont encore sur le devant de la scène. Les photographes deviennent célèbresc 2 : Irving Penn, photographe de studio à l’« influence considérablen 1 » et dont la carrière va durer 60 ansp 5, est déjà « au sommet de son artd 3 » ; il réalisera plus d’une centaine de couvertures de Vogue Paris. Le jeune Richard Avedon insiste pour entrer au Harper’s Bazaar. En 1955, il réalise pour ce magazine sa Dovima with elephants ; celle-ci deviendra 55 ans plus tard la photo de mode la plus chère du monde. Avedon, au cours de sa carrière, modèle ce que sera la photographie de mode dans les décennies suivantes : il révolutionne celle-ci avec ses images, mais redéfinit également le rôle du photographe de mode8. Puis Avedon rejoint l’édition américaine de Vogue, il y croisera William Klein, et aura comme assistant Jean-François Jonvelle dans les années 1960n 3. En France, Jeanloup Sieff débute à Elle, puis collaborera avec Jardins des modes, Harper’s Bazaar, Glamour, Lookn 4…
Les années 1960
Les années 1960 marquent la libération des mœurs et un changement des mentalités : la photographie de mode innoven 5, les pleines et doubles pages deviennent fréquentes, le nombre de magazines de mode progresse : Cosmopolitan, Queen, Depeche Mode (magazine français) apparaissent durant la décennie.
La révolution du prêt-à-porter va changer l’esthétique de la photographie de mode : des tenues chic et élitistes de la haute couture, les pages des magazines vont maintenant présenter des vêtements « portables »s 8. Les séries de mode mélangent mode, portraits, personnalités, à l’image d’Helmut Newton photographiant la toute jeune Catherine Deneuve en 1962s 9 à ses débuts chez Vogue Parisn 2, ou Audrey Hepburn saisie par Bert Stern l’année suivantes 10. Penelope Tree ou Twiggy symbolisent le renouvellement de l’image du mannequin des années d’après guerre, plus jeune. Veruschka photographiée par Richard Avedon, Irving Pen, Helmut Newton fait partie de ces mannequins icônes du renouvellement de style et dont les photographies circulent dans le monde à travers les pages de magazines11.
Le trio britannique David Bailey, Brian Duffy, Terence Donovan premiers photographes « vedettes » photographiant les stars – de The Beatles à David Bowie, produit des images pour de nombreux magazines, parmi lesquels le Vogue12, mais aussi de nombreuses marques, des labels de disques et révolutionne l’esthétique photographique de l’époque.
En France, les photographies très stylisées de Guy Bourdin deviennent définitivement sa signature13.
Reconnus dans le milieu, leurs noms ne deviendront connus du grand public que des décennies plus tard lorsque leurs images seront publiées dans des albums et exposées – pratique rare à l’époque14. Les photographes de cette génération faisant des photographies de mode se considèrent comme des professionnels plutôt qu’artistes et considèrent cette activité comme une source de revenu, activité impliquant la création, certes, mais dont la reconnaissance sera postérieure à la période.
Les années 1970
L’illustration a définitivement perdu sa place prépondérante face à la photographiec 2. Sarah Moon, un temps mannequin, passe de l’autre côté de l’appareil et débute dans la photographien 6, inspirée par Guy Bourdin précisera-t-elle. De nouveaux magazines, propices à la photographie de mode tel Interview sont diffusés.
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La décennie marque également le renforcement du rôle des marques en tant que producteur et diffuseur de la photographie de mode. Les agences de publicités comme BBDO sollicitées par les marques pour réaliser leurs campagnes publicitaires deviennent un partenaire incontournable pour des photographes de mode qui créent les images avec leurs directeurs artistiques16. En France, « Ces publicités sont le fruit de personnalités devenues de véritables vedettes de la publicité : Jacques Séguéla, Philippe Michel ou Jean-Marie Dru occupent le devant de la scène, faisant des marques qu’ils représentent des sujets de société. »17
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Les années 1990
Les années 1990, marquent l’affirmation du rôle des rédactrices des magazines de mode, accédant au statut de personnages puissants dictant non seulement les tendances mais capables également d’imposer leurs photographes de mode. Ceux derniers accèdent progressivement au statut de véritables stars au même titre que les mannequins devenus des supermodels ou top-models : l’association entre les magazines de modes, les photographes et les mannequins de leur choix sera un phénomène marquant durablement la photographie de mode18, au-delà de la décennie19.
Le renouvellement de la photographie de mode suit aussi l’apparition ou l’affirmation de nouveaux stylistes et couturiers : Thierry Mugler par exemple, ainsi que le renouvellement de génération parmi les directeurs artistiques de marques et maisons de haute couture. Le milieu musical s’affirme également comme un important véhicule du renouvellement des tendances vestimentaires et des représentations de la féminité. La chanteuse Madonna par exemple est dès ses débuts dans les années 1980 une « égérie » de nombreux créateurs et photographes avant d’associer bien plus tard son image à des marques comme Versace. Dans les années 2000, d’autres artistes telles que Beyoncé ou Lady Gaga deviendront des exemples du renforcement de cette tendance.
Les années 1990 marquent également une internationalisation du marché de la photographie de mode au-delà de l’Occident avec l’ouverture pour les magazines de mode et les marques des nouveaux marchés – les pays de l’ancien bloc soviétique, la Russie et la Chine. La photographie de mode s’inscrit pleinement dans le processus de mondialisation. L’influence des photographes qui tendent à se qualifier de « créateurs d’images » (image makers) devient mondiale.
En France également une nouvelle génération de photographes, issus d’autres horizons ou actifs également dans d’autres secteurs que la photographie et au-delà de la France fait son apparition : Jean-Baptiste Mondino, Stéphane Sednaoui.
Image makers ou photographes ?
De nombreux créateurs qui produisent des photographies de mode, à titre d’exemple Peter Lindbergh se qualifient ou sont qualifiés ainsi23.
Le terme apparait également en français – Jean-Paul Goude se dit « faiseur d’images », Jean-Baptiste Mondino reconnait ne pas être photographe : « Je n’ai même pas d’appareil photo » – déclare-t-il dans un de ses rares entretiens24. Les photographes de mode travaillant pour la publicité sont choisis par les directeurs artistiques (D.A.) des agences de publicités. Le rôle des D.A. dans la création des visuels est si important qu’il est difficile parfois d’identifier l’auteur des images25. De nombreux prix spécialisés récompensent d’ailleurs leurs réalisations, reléguant le photographe au rôle du co-auteur de l’image voir un simple exécutants.
Campagne publicitaire d’une marque de vêtements, Shanghai (2015)
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Les années 2000
Les années 2000 et 2010 voient se côtoyer des photographes des deux générations qui se sont imposés dans les années 1990. Si dans les années 1990, les mannequins étaient mises en avant vis-à-vis du grand-public, avec l’essoufflement du phénomène et le retour des artistes sur les couvertures des magazines, les noms des photographes sont mis en avant, souvent au détriment des modèles (à titre d’exemple, campagne publicitaires de Jean-Baptiste Mondino pour la marque Morgan – les images publicitaires contiennent son nom).
La notoriété des photographes s’appuie également sur les nouveaux modes de diffusion non seulement de leurs images mais aussi de leur image. De nouveaux supports intégrés par les magazines et les marques sur leurs sites internet, la vidéo du « making of » par exemple, permettent aux lecteurs de découvrir non seulement les coulisses de la création des images mais aussi leurs auteurs à l’œuvre. Le « site officiel » devient un outil de création de l’image de marque des photographes. Les réseaux sociaux tels que Tumblr permettent de voir les images d’archives et les plus récentes. Les marques s’adaptent également à ces nouveaux supports de diffusion des images26. La révolution informatique s’inscrit pleinement dans le renouvellement du genre.
Par ailleurs, le numérique fait disparaitre l’argentique parmi les professionnels du genre bien avant sa démocratisation et modifie les pratiques, les usages et l’esthétique des images. Certains photographes, à l’instar de la photographe chinoise Chen Man font des logiciels de traitement des images un outil de création. D’autres, préfèrent s’en passer par choix artistique.
Le terme « image maker » tend à s’imposer pour qualifier le travail de nombreux photographes de mode, proposant ainsi une nouvelle lecture de la photographie de mode et revisitant la perception du travail des producteurs des images de mode. Image Maker est le nom d’une des expositions de Guy Bourdin – « le plus influant des photographes de tous les temps » titre The Guardian en 201427.
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Place de la photographie de mode
Exposition de Patrick Demarchelier au Petit Palais, Paris (2008-2009)
À l’origine, les photographies de mode ne pouvaient être vues que dans les magazinesp 3 puis l’affichage publicitaire dans une moindre mesure. De nos jours, les photographes sont aussi dans les galeries, les salles de ventes28, les livres, mais également dans les musées : L’anglais Glen Luchford se voit exposé au Victoria & Albert Museum ou au MoMA PS12, Nick Knight à la Tate Modern2… Outre la diffusion à de nouveaux publics, ce mode d’exposition permet également de conserver la réalité du travail des photographes de mode. Car si on considère le plus souvent, par la prédominance de la diffusion à travers des magazines, que « la photographie est la page impriméep 1,note 2 », celle-ci ne reflète pas forcément le travail initial du photographe : l’image est recadrée, retouchée, parfois couverte de textesp 1, la liberté du photographe est restreintep 5. Sortir la photographie de mode des magazines permet également de l’éloigner de son rôle commercial initial ; si la galerie vend le tirage, ce n’est plus le rôle de la photographie que de vendre un produit. Certains photographes réussissent par leur style à imposer une image autre que le vêtement ou le client pour lequel ils travaillentn 7, opposant ainsi la créativité au produitp 8. En 1911, Edward Steichen, artiste accompli, se voyait reprocher d’être passé des galeries aux magazines, de l’art au commerce ; plusieurs décennies plus tard, ce sont les photographes de mode qui se trouvent élevés au rang d’artistesp 9. Mais « la photographie de mode n’est pas soit art, soit commercep 10 ». Malgré son approche de l’art, la photographie de mode reste majoritairement une production d’images à l’usage de producteurs de vêtementsp 8.
En dehors de cet aspect commercial, ce genre photographique possède aussi un rôle sociologiquep 9 : depuis un siècle, la photographie de mode — et la « photographie de beauté28 » genre reconnu — influence l’identité féminine par la diffusion de notions de la beauté, la séduction, la jeunessep 9, l’élégance, le glamourp 8, ainsi que parfois la diffusion du « bon goût »28… Mais la photographie de mode n’est pas seulement « un magazine » ou « un photographe » ; c’est également la demande du rédacteur en chef ou du publicitaire, les indications du directeur artistique, les goûts du styliste, le mannequin, puis le retoucheur… La composition d’une équipe pour la réalisation d’une série de photos peut faire intervenir jusqu’à cinquante personnes pour les plus importants magazinesp 5 et le sujet, le mannequin et l’endroit sont déjà déterminés avant le choix du photographep 10… Karl Lagerfeld, directeur artistique ou photographe, précise qu’« on ne sait plus exactement si l’image finale d’un photographe est entièrement son œuvre ou le résultat d’une collaboration plus étroite entre lui et la stylistep 5. »
Législation concernant les retouches d’image des mannequins
En France
Afin de lutter contre les troubles du comportement alimentaire, et en particulier l’anorexie, dû à l’image que véhicule les silhouettes des mannequins dans les photographies de mode, l’Assemblée nationale a englobé dans la Loi n° 2016-41 de modernisation de notre système de santé, votée le 26 janvier 2016, cette problématique29. Il est prévu notamment à l’article 19 (Article L2133-2)30 que « Les photographies à usage commercial de mannequins, définis à l’article L7123-2 du code du travail, dont l’apparence corporelle a été modifiée par un logiciel de traitement d’image afin d’affiner ou d’épaissir la silhouette du mannequin doivent être accompagnées de la mention : » Photographie retouchée » ». Cette obligation concerne les photographies insérées dans la presse, sur des affiches, sur internet ou encore dans les catalogues et prospectus. Le décret n° 2017-738 a été publié en mai 2017 et entre en vigueur le 1er octobre 201731,32.
Notes et références
Notes
↑En 1921, L’Officiel imprime des photographies en noir et blanc dès son second numéro ; ce ne sont au départ uniquement des publicités. Pour le quatrième numéro, les photos de mode viennent illustrer le contenu rédactionnel. Dans les années 1930, l’illustration s’affiche systématiquement en couverture, et il faudra attendre 1935 pour voir la première photographie en couleurd sur le devant du magazine.
↑La citation « la photographie est la page imprimée » est également décrite par Claude Nori en ces termes : « L’œuvre originale devient ainsi le support lui-même, la page imprimée, Vogue, Harper’s Bazaar, Marie Claire ou Biban 4. ».
Références
Sources bibliographiques
Nathalie Herschdorfer (trad. de l’anglais, préf. Todd Brandow), Papier glacé : un siècle de photographie de mode chez Condé Nast [« Coming into fashion »], Paris, Thames & Hudson, , 296 p. (ISBN978-2-87811-393-8)
Claude Nori, La Photographie en France : des origines à nos jours, Paris, Flammarion, coll. « Photographies », , 319 p. (ISBN978-2-08-121467-5), « La photographie de mode », p. 166 à 181
« Pour cette femme narcissique et fantasque, ayant eu un temps une liaison avec l’Empereur avant de se cloîtrer volontairement dans sa maison de Passy puis place Vendôme, se faire photographier devient une habitude. […] À une époque où le genre de la photographie de mode n’existe pas encore, elle aime à se parer de robes et de coiffures extravagantes ou arborer des décolletés provocants. »
↑Géraldine Dormoy, « La leçon de photographie de Lisette Model » [archive], Style, sur blogs.lexpress.fr, L’Express, (consulté le 28 février 2013) : « […] elle émigre en 1938 aux États-Unis. New York est à cette époque le centre névralgique de la photographie. Pendant une douzaine d’années, elle collabore à Harper’s Bazaar »
↑Brigitte Ollier, « Mode de vie d’un Allemand à New York » [archive], Culture, sur liberation.fr, Libération, (consulté le28 février 2013) : « Il travaille beaucoup pour Vogue, le Harpers’ Bazaar, les magazines chics qui laissent carte blanche à cet alchimiste des couleurs. »
↑Lisa Vignoli, « Photographes : les (autres) patrons de la mode », Le Monde.fr, (ISSN1950-6244, /le-magazine/article/2014/02/28/les-autres-patrons-de-la-mode_4374471_1616923.html, consulté le 10 juin 2015)
Les portraits photographiques apparaissent au milieu du xixe siècle à partir de 1850 sans concurrencer les portraits peints, en taille naturelle et de grand format, mais en élargissant très largement leur clientèle grâce à leur prix très inférieur.
L’acteur américain Jimmy Durante et son célèbre nez
L’invention de la photographie, tout en bouleversant l’art et l’économie du portrait peint, n’a pas entraîné sa disparition. La photographie, dans son premier siècle d’existence, était incapable de rivaliser avec la peinture pour ce qui est du format et de la couleur. Elle a affecté la notion de ressemblance et mis en relief l’importance de l’éclairage, de la perspective et du matériel utilisé.
Dans un premier temps, on observe la proximité entre certaines photographies et les portraits peints les plus classiques. Puis l’art du portrait photographique s’est peu à peu affranchi du modèle pictural, inventant et affinant son propre vocabulaire et influençant à son tour le genre dont il s’était détaché.
La photographie inaugure une nouvelle ère dans la représentation puisque l’on est à présent capable d’obtenir l’illusion d’une représentation du réel indépendante de la perception humaine1. L’invention de la photographie détermine l’émergence de la notion d’« objectivité » au milieu du xixe siècle2. Tant le photographe Nadar3 que la professeur de dessin Madame Cavé4 ont constaté à quel point le portrait, pour être reçu, doit être plus fidèle à la perception humaine qu’à la physique.
Les premiers portraits photographiques, ou daguerréotypes, étaient figés et formels. Dans les ateliers éclairés par la lumière indirecte pour éviter les ombres trop marquées, les portraiturés devaient tenir la pose plusieurs secondes, la nuque fixée par un support spécial. Dès 1842, Louis-Auguste Bisson réalise celui d’Honoré de Balzac, qui considère le procédé comme magique et fait des émules. Suivant son exemple, Théophile Gautier et Gérard de Nerval attribuent au portrait photographique quelque chose de surnaturel5.
Robert Cornelius (1809–1893), photographe américain né aux Pays-Bas, intéressé par la chimie, travaillait à améliorer le daguerréotype lorsqu’il prit un portrait de lui-même devant la boutique familiale, en . Cette photographie est à la fois le premier portrait et le premier autoportrait photographique.
Le photographe Nadar a exécuté des portraits dont les poses visent à exprimer la psychologie et la position sociale de ses clients, sur le modèle des portraits peints. Son célèbre portrait de Victor Hugo en 1884 le montre courbé par les ans, appuyé sur une petite pile de livres, en costume de bourgeois prospère6. Dans la même veine, Julia Margaret Cameron fut une spécialiste du portrait évocatif victorien. Henri Cartier-Bresson, Richard Avedon et d’autres ont également beaucoup travaillé sur le portrait expressif. Depuis 1934, à Paris, le studio Harcourt a immortalisé bon nombre de personnalités en perpétuant la tradition du portrait en studio.
Avec l’évolution de la technologie, la notion de « naturel », opposé au « culturel » qui se réfère à une tradition picturale, s’établit dans le portrait photographique. Mathew Brady immortalise la vie quotidienne des soldats pendant la Guerre de Sécession américaine. Au xxe siècle, Dorothea Lange ou Robert Doisneau, élargissent le champ d’action du photographe en représentant des gens simples dans leur quotidien.
La focale et la distance de prise de vue
La choix de la focale et de la distance de prise de vue la plus adaptée à la prise de vue d’un portrait en gros plan a donné lieu à de nombreuses règles et recommandations. René Bouillot expose la doctrine classique. « L’exagération de la perspective donnée par un objectif grand-angulaire devient désagréable et caricaturale lorsqu’on effectue un portrait7 ». Un grand-angulaire est un objectif dont la distance focale est plus courte que la diagonale de l’image8. La distance minimale est d’après ce principe au moins la diagonale prise sur le sujet ; pour un portrait en buste inscrit dans un rectangle de 45 × 60 cm, elle est ainsi de 75 cm. Il préconise un objectif du double de la focale normale pour un visage plein cadre, ce qui donne à peu près la même distance9. Il pense que la distance minimum de prise de vue est de 3 mètres[réf. souhaitée].
Un portraitiste mondialement réputé comme Martin Schoeller réalise tous ses close-up à environ 1-1,20 mètre de son sujet.
Inversement, tous les photographes qui ont fait des portraits de l’acteur américain Jimmy Durante célèbre pour son appendice nasal l’ont photographié de très près.
En portrait de rue, un photographe tel que Bruce Gilden (considéré par Magnum Photos comme le plus agressif des photographes de rue de sa génération) a pour devise de ne jamais tirer le portrait de ses sujets à plus d’un mètre cinquante.
En équivalent photographique du concept de caméra subjective et en photographies reprises d’une séquence réalisée en caméra GoPro, la distance de prise de vue peut être de l’ordre d’une dizaine de centimètres.
La retouche
Le portrait comporte une certaine part d’idéalisation. Le maquillage, l’éclairage et la mise en scène y participent, mais aussi la retouche d’image, utilisée non seulement pour remédier à des défauts techniques passés inaperçus à la prise de vue, comme des ombres ou des reflets, mais à transformer peu ou prou l’apparence du sujet, de la suppression d’un bouton à la transformation des formes.
La direction du modèle
De nombreux photographes collaborent avec des modèles et les guident vers la pose recherchée.
Le but est de leur donner confiance et de leur permettre de comprendre les attentes photographiques en termes de pose et d’expression.
La direction de modèle est nécessaire autant en extérieur qu’en studio et varie en fonction du projet photographique du photographe et/ou de la modèle.
Un moment unique à partager en famille. Photos famille.
Des photos dynamiques, spontanées qui vous feront oublier le portrait de famille classique. Vanessa VERCEL saura vous mettre à l’aise devant son objectif.
Laissez vous guider !
Parce que les enfants grandissent vite, et parce qu’il est agréable et important de passer de bons moments ensembles. Une séance photo en famille ne sera que plus agréable pour partager ensemble ces moments en famille. Au dela des belles photos, vous passerez un moment inoubliable en famille. Vanessa propose une formule de photo de famille très originale, éloignée du portrait classique, où la spontanéité et la joie de partager des instants se lit sur tous les visages. Parents, grand-parents, oncles et tantes, parrain, marraine, frères et sœurs, participez et profitez en famille d’un magnifique cadeau.
Entre deux mariages, j’ai la chance extraordinaire de partager de jolis moments de vie avec des familles qui débordent d’amour et de sourires ! J’adore ces petits instants privilégiés, que ce soit lors d’une séance famille, une séance photo grossesse ou nouveau né, il y a tant d’émotions et de tendresse à capturer…
Aujourd’hui, c’est la séance famille aux couleurs automnales .
La nature est belle notamment à la fin de l’automne. Il suffit de s’enfoncer un peu dans un sous-bois pour avoir une palette orangée étonnante ! On en a bien profité pour se balader dans la campagne
L’enterrement de vie de célibataire: enterrement de vie « de garçon » pour les hommes, équivalent féminin depuis les années 1970 : enterrement de vie de jeune fille pour les femmes(EVJF), est une traditionprénuptiale occidentale qui consiste à faire profiter le célibataire de tous les plaisirs que son prochain engagement de fidélité et, plus largement, sa vie de couple, rendra difficiles voire interdits.
Une tradition culturelle
Origines
L’enterrement de vie de célibataire apparaît pour les hommes vers le xviiie siècle. Il se résumait très souvent à un passage en maison close dans un état d’ébriété avancé. L’enterrement de vie de jeune fille est bien plus récent puisque ce n’est qu’à partir des années 1970 qu’on pense à fêter ce cap pour celles qui vont prochainement vivre maritalement.
Le charivari est une forme similaire de l’enterrement de vie de jeune fille. On en trouve des témoignages dès le xive siècle : les jeunes gens du village lors d’un mariage jugé mal assorti (écart d’âge trop grand entre les époux ou mariage avec un étranger inconnu au village) chahutaient le couple sur la route du cortège ou devant leur demeure jusqu’à obtenir dédommagement du déséquilibre (par un pécule ou un coup à boire…).
Symbolique de l’enterrement
Selon certaines traditions, le futur marié doit enterrer un cercueil à la fin de sa journée d’enterrement. Ce cercueil contient des souvenirs de sa vie passé (objet fétiche, symbolique, etc.) et fréquemment quelques bouteilles. Ce cercueil est ensuite déterré à la naissance du premier enfant du couple (ou au bout d’un an).
Activités
L’enterrement consiste principalement à passer du bon temps avec les amis proches du couple, donc les enterrements des futurs mariés se font séparément. La tradition veut que les enterrements soient des activités non mixtes (bien que cela évolue notamment dans le cas de témoins de sexe différents du futur marié). Les amis du marié l’enterrent, alors que les amies de la mariée s’occupent de la fête entre femmes.
Les activités sont variées et vont du simple restaurant à la beuverie orgiaque en passant par des activités sportives collectives ou individuelles (souvent extrêmes) durant lesquels les futurs mariés sont mis en difficulté.
Les plus prisées de ces activités « acrobatiques » à adrénaline et sensations sont bien souvent :
Les traditions varient en fonction des coutumes locales et du milieu social des célibataires. Cependant, certaines activités sont relativement courantes, comme le fait de faire boire de l’alcool à ces derniers tout au long de leur enterrement et de faire appel à un ou une stripteaseur ou stripteaseuse en fin de soirée.
Néanmoins, depuis le début des années 2000, cette fête s’oriente davantage vers une journée de bien-être et de découverte, surtout en ce qui concerne la future mariée. L’aspect « épreuve » ou « gage » semble céder sa place à des animations d’ordre culinaire (cours de cuisine, de pâtisserie), artistique (cours de dessin, de calligraphie) ou à des ateliers de bien-être (journée au spa, séance de maquillage, relooking) ou encore des cours de danse. L’idée est donc désormais d’enterrer la vie de jeune fille de la future mariée par le biais d’activités agréables et fédératrices plutôt que pénibles ou ridicules.
En France
Rite autrefois accompagné dans les campagnes françaises du prélèvement d’une poule pondeuse ou d’une quête avec un tirelire en forme de cercueil, il était aussi de mise dans la bonne société parisienne.
l’Enterrement de vie de jeune fille prend de l’ampleur. Il est associé au nouvel acronyme EVJF 1.
Dans les œuvres de fiction
Le thème et les scènes d’enterrement de vie de célibataire sont nombreuses dans les œuvres de fiction, tant en littérature qu’au cinéma.
L’enterrement de vie de célibataire est un sujet fréquemment traité au cinéma, notamment depuis les années 2000. Ainsi plusieurs comédies et quelques drames traitent de cette tradition. Dans le style humoristique, Very Bad Trip et ses suites Very Bad Trip 2 et Very Bad Trip 3 ont connu un succès important. Dans le film Last Vegas, sorti en 2013, le réalisateur Jon Turtletaub traite le sujet avec des célibataires séniors en demandant à Robert De Niro et Michael Douglas de jouer le rôle de retraités fêtant un enterrement de vie de célibataire. Toujours côté comédie mais orienté humour noir, le film Very Bad Things est sorti lui en 1998.
Ces films traitent de la tradition de l’enterrement de vie de célibataire en suivant l’enterrement de vie de garçon en particulier, mais plus récemment dans le film Mes meilleures amies (Bridesmaids), l’enterrement de vie de jeune fille sert de principal ressort scénaristique lorsqu’un groupe d’amies tente désespérément d’organiser une journée inoubliable pour l’une d’entre elles.